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mercredi 26 novembre 2014

Les gestes de l'hiver !

Voici que nos articles s'espacent de plus en plus, à l'image de ce temps étiré dans lequel nous avons l'impression de vivre en ce moment : les semaines s'enchainent et passent à une vitesse folle, mais pourtant de nombreux petits gestes quotidiens, répétitifs, typiques d'une vie rurale, nous ancrent dans le moment présent et dans sa sympathique routine...


Rentrer le bois
Nous avons été livrés de 15 ster en prévision de l'hiver... Ce n'est pas rien !
Vue ma situation de ventre arrondi, c'est Alex qui a du se remonter les manches, et patiemment tout ranger en tas derrière la maison...




Une fois la tâche achevée, on réalise que beaucoup de ces bûches sont sacrément grosses et qu'elles auront bien du mal à brûler en entier dans le poêle...   Alors ni une ni deux, nous voilà partis à la recherche d'une hache de guerre pour fendre le bois dans un magasin de jardinage.
Le monsieur costaud à qui nous demandons conseil regarde Alex avec un petit sourire en coin, l'air de dire : "vous n'arriverez jamais à soulever ce que vous voulez acheter..."
Résultat, nous ne nous démontons pas, mais prenons bien le truc lourd qui ressemble à une grosse masse et une hache en même temps et apprenons par la même occasion que ça s'appelle un merlin, et qu'une hache sert à abattre des arbres, pas à refendre des bûches. Merci le monsieur costaud moqueur !
Dans sa routine de vie à la campagne, Alex refend maintenant quelques bûches tous les 2 ou 3 jours histoire d'avoir toujours un tas de bois plus petit pour démarrer le feu...


Allumer le feu
Comme le chante si bien Johnny, lui qui a tout compris à la vie rurale.
Grands débutants dans ce domaine, nous avons pu nous essayer à toutes les techniques de pyromanie imaginables pour allumer un feu. Oui, car nous nous sommes très vite rendus compte qu'allumer un feu n'est pas aussi simple que ce que l'on peut imaginer.
Quand on y pense qui ne se souvient pas d'un barbecue organisé entre copains où l'allumage du feu amène à de longs débats sur comment mettre les brindilles, les branches et le papier pour finir par l'emploi d'un bon vieil alcool à brûler ou l'utilisation en désespoir de cause de super chimiques allume-barbecues qui sentent le kérosène ? (à moins que vous fassiez partie d'une bande d'amis scouts évidemment...)

Les premiers allumages ont été en effet très chaotiques : faux-départs, bois carbonisés intacts, fumée noire dans la maison nous donnant l'impression de vivre chez un marchand de marrons chauds, tapis fondu, bref, plutôt désespérant. L'allumage du feu nous prenait notre journée entière, les yeux rivés devant le foyer au moindre signe de la flamme faiblarde et vacillante. Parfois ça marchait tout de suite mais on ne savait jamais trop si on arriverait à refaire la même chose la fois suivante...
Et là on s'exclame : "Mais pourquoi on n'apprend pas ça à l'école ? Allumer un feu ! Il doit quand même exister des techniques, transmises de générations en générations, qui assurent le bon démarrage et la tenue d'un feu ! Enfin !" Mais oui, là voilà la solution !
"Dis papa, tu peux m'apprendre à faire un feu ?"
Depuis, nous ne ratons plus jamais l'allumage du feu. Cela fait partie de mes gestes quotidiens : disposer le petit bois, craquer l'allumette et se prélasser !



Faire ses réserves
Le Déshydrateur / Séchoir en système D
Grâce à notre feu magnifique, nous avons bien chaud ! Hourra ! Et la belle aubaine, sur notre poêle nous pouvons également cuisiner : faire bouillir de l'eau ou mijoter des choses qui demandent de longues cuissons (parce qu'y préparer des crêpes nécessiterait de devoir rester devant et de se brûler les jambes, ce qui est moins pratique).
Cette configuration de poêle bas a permis à Alex de réaliser un grand rêve : construire un séchoir ! En effet, au dessus du feu la chaleur monte jusqu'à environ 55°C, ce qui est idéal pour déshydrater des aliments !
Nous avons bricolé un séchoir à trois étages à l'aide de cagettes de fruits et légumes et de grille tressée en inox. On y dépose alors les aliments qui, une fois séchés, se conserveront beaucoup plus longtemps que frais ! Et quand on sait qu'Alex ramène tous les jours des fruits et des légumes abîmés du travail, c'est une façon bien économique de pouvoir les conserver.


 Grâce à ce système nous pouvons en effet :
- faire notre bouillon maison de carottes, oignons, poireaux, ail émincé, persil, céleri etc.
- faire nos infusions maison en séchant des plantes
- faire nos biscottes maison avec du pain dur. Du coup faire des croûtons à l'ail maison aussi.
- faire des fruits secs : pommes, poires, bananes, kiwi, ananas... pour grignotage et rajouter aux mueslis.

Rajoutons donc à nos gestes quotidiens la découpe de toutes ces bonnes choses, la disposition sur les cagettes, le fait d'intervertir les dites-cagettes assez régulièrement pour bien diffuser la chaleur, puis la mise en pot de nos stocks pour l'hiver !


Débrancher le frigo
Cette fois-ci, c'est France Gall, grande militante également de la vie sobre à la campagne, qui l'avait chanté : "Débranche tout !".
Vous vous souvenez de notre frigo ? Il avait eu le droit à sa petite photo dans le dernier article, on n'y mettait que des fruits et légumes, beurre, fromage et oeufs, à l'occasion une petite bouteille de jus. En plus, seulement en petite quantité, car Alex ramenant les courses directement de son travail au fur et à mesure des envies et besoins...
Donc notre frigo est démesurément grand pour nous. Sans parler qu'il est vieux, bruyant et complètement givré, donc très gourmand en électricité.
Forcément, la conclusion radicale qu'Alex a trouvé a été la suivante : le débrancher, en finir, RIP. (Comment ça ? Alex ? Radical ?)
Idée qui n'a pas forcément fait tout de suite l'unanimité au sein du couple, mais la force de persuasion (il m'en a parlé TOUS les jours) et le temps qui passe ont aidé à envisager la mise en pratique... Maintenant qu'il fait frais dehors, pourquoi s'évertuer à créer du frais dedans... Moui bon d'accord. Essayons !

Nous avons trouvé la dernière artisane de France qui fabrique encore des garde-manger, comme au bon vieux temps !  Nous lui avons donc commandé un de ces meubles bien pratique, ainsi qu'un petit fromager. Nous les mettons au cellier, où la température est assez basse mais pas trop non plus et garderons nos vivres et conserves là-bas pour l'hiver.


Nous ajoutons donc aux gestes quotidiens celui d'aller et venir au cellier, et encore parfois d'ouvrir le frigo par habitude, puis de se rappeler en le trouvant vide et inerte, que non il n'y a rien à grignoter de ce côté.


Moudre sa farine
Ce n'est pas vraiment un geste de l'hiver, mais c'est le nouveau geste de notre hiver : nous nous sommes offert un nouveau jouet, une meule !
L'idée c'est encore de manger mieux: en moulant la farine (eh oui, le verbe moudre devient "moulant" au participe présent, je viens de vérifier !) et en l'utilisant fraiche on conserve tous ses nutriments, vitamines, etc., d'utiliser moins d'emballages en achetant les céréales en vrac, et de pouvoir transformer en farines nos propres récoltes du jardin (maïs, blé, orge, etc.)


En plus notre meule fait aussi floconneuse, ce qui veut dire qu'on peut faire nos mueslis maisons et des bouillis de céréales pour bébé, toutes fraiches et pleines de bonnes choses !
En tout cas ça épate les copains !




Vider les toilettes
Ca c'est un vrai geste répétitif !
Depuis plus de 2 mois maintenant nous sommes en effet passés aux toilettes sèches, depuis le temps que nous en parlions...
Un des déclics a été les nombreux pipis liés à la grossesse, et puis nous avions entendu parler de 2 femmes ébénistes, pas très loin de chez nous, qui fabriquent de jolies choses en utilisant des bois non traités, des peintures à base de pigments naturels... (Voici leur site internet pour les intéressé-e-s.)
Et il se trouvait qu'il leur restait un toilette sèche en stock ! Si en plus ça peut faire marcher l'économie locale !

Installation du toilette entre femmes d'action
Nous sommes absolument ravis de cette transition !
Comme pour le frigo, il m'est arrivé au départ d'aller automatiquement vers les toilettes (devenues depuis un cagibi, bien pratique pour y ranger l'aspirateur), avant de me rappeler que nous avions un beau trône en bois dédié à cette activité !
Depuis l'habitude est bien prise. A 2 nous remplissions le seau en 2 jours environ (il n'est pas très grand exprès pour ne pas que ce soit trop lourd à transporter ensuite) qui est ensuite déversé sur le tas de compost.
On a récupéré énormément de sciures chez un menuisier et nous n'avons absolument aucun problème d'odeurs, au contraire, ça sent bon le bois !
Nous sommes surpris de constater que la plupart de nos amis s'y essayent, sans trop d’à-priori, on avait ouvert des paris au début pour savoir qui oserait puisque l'ancien toilette reste à disposition pour les moins téméraires.
En revanche je dois bien avouer que quand il vient à être ré-utilisé, entendre la chasse d'eau et penser à ces litres d'eau potable souillés, me fait faire une petite grimace.


Voici donc un aperçu de notre quotidien hiver 2014.
Comme vous le constaterez la vie est douce et suit son cours en toute cohérence.
Je pense que le prochain article sera très ciblé, il s'agira de parler de la préparation de l'arrivée de bébé de la manière la plus écologique possible ! Eh oui, un vaste sujet quand on voit comme le monde de la petite enfance n'est constitué que de plastique, d'objets jetables et aussi de beaucoup de choses inutiles... Récup, fait-maison, épuration des besoins, retour à l'essentiel, voilà de quoi je parlerai !

En attendant, voici une chanson qui colle tout à fait à notre blog et à ce que l'on ressent en ce moment...


It's very nice to go travelling, but it's so much nicer, so much nicer to come home !

mardi 16 septembre 2014

Tout se transforme !

Ouh la la ouh la la !

Un long moment est passé depuis le dernier article, un long moment pour se stabiliser...
Finalement, qui lira encore ce blog ? (A part évidemment David, maire d'une petite commune picarde, que nous comptons apparemment parmi nos fans les plus fidèles, héhé. Merci à lui ! )
Peu importe, nous continuons à garder une trace de tout ça, de toute l'évolution si rapide que nous venons de traverser et que nous continuons à vivre...

Les débuts
Depuis le mois de mai dernier, et comme nous l'avions alors évoqué, nous avons emménagé dans un petit village du Pas de Calais : Louches.
Cette vie à la campagne dont finalement nous avions tant rêvé, nous l'avions enfin à portée de main.
Il y aurait beaucoup à dire sur l'installation, bien plus simple à voir en photos ! 

Premiers jours : Alex creuse un emplacement pour notre compost à l'arrière de la maison


Pendant que j'installe notre première bouteille de gaz, fini le gaz de ville ahah !

Le jardin au tout tout début : une terre absolument nue. Notre parcelle va jusqu'à la limite des piquets en bois
A l'avant de la maison, un petit coin de pelouse qu'Alex tond à l'ancienne !
A l'intérieur on a des volontaires pour tout installer !
Et puis, nous gardons nos vieilles habitudes : de bons jus pour se donner de l'énergie et de la transformation alimentaire pour préparer l'hiver : conserves de cœurs d'artichauts, confitures en tous fruits, coulis de tomate, ketchup, cornichons, vinaigre de banane...



Contenu de frigo type à la maison

Noyaux de cerise pour en faire un coussin un jour, queues de cerise pour les tisanes ! Rien ne se perd, tout se transforme !




Vue de derrière la maison au coucher du soleil : verdure et vaches

La suite
Quelques mois ont passé et tout a continué de se transformer... Le jardin, qu'Alex a baptisé affectueusement son "potajungle" a bien changé !
Nous y avons planté, entre autres : lentilles, pois-chiche, pommes de terre, tournesols à graines, phacélie, aneth, persil, carottes, poireaux, potimarrons, maïs de différentes variétés, cornichons, courgettes, courges diverses, soucis, oeillets, mauve, oignons, fenouil, fenugrec, salades, tomates, millet, haricots verts, haricots à écosser, haricots mungo, sarrasin, pavot, épinards, brocolis, choux romanesco, moutarde indienne, et j'en oublie certainement plein...
Tout n'a pas fonctionné mais nous avons tout de même eu de belles récoltes et tout ça a été un prétexte à observer, découvrir et apprendre !

Jungle de légumes et herbes sauvages, vue depuis la terrasse
Alex seul parmi les tournesols géants et les maïs
Première carotte récoltée il y a quelques semaines !
Ce qui est à préciser dans l'histoire et qui donne matière à réflexion c'est la réaction du propriétaire face au potajungle...
Si vous êtes observateur, vous aurez remarqué sur les photos que notre jardin est enclavé dans un terrain cultivé bien comme il faut, en rangs... Il s'agit du potager de notre propriétaire. Nous partageons le terrain qui est derrière chez nous, ce qui ne nous posait aucun problème au début... Au début seulement...
Très vite, M.F, notre propriétaire, s'est inquiété de la prolifération de ce que l'on appelle communément les "mauvaises herbes". Il n'a pas cherché à comprendre ce que nous développions, il était simplement très mécontent de cette anarchie naturelle, lui qui a combattu les mauvaises herbes à mains nues depuis 70 ans. Quant au plan du jardin, les rigoles creusées entre nos parcelles drainent les eaux de pluie jusqu'à son terrain en rangs, qui lui en souffre... Évidemment car le jardin est en pente, c'est bien pour ça que nous y avons creusé des rigoles... On ne peut pas lutter contre la pluie mais on peut essayer de ne pas trop en être affectés.
Ce jardin que nous expérimentons ne laisse pas indifférent. Je ne sais pas s'il aurait fallu préférer l'indifférence à la réaction très agressive de M.F nous menaçant de faire venir un huissier pour récupérer sa précieuse terre et nous coupant ensuite notre arrivée d'eau de pluie.
Je ne crois pas.
M.F observe tous les jours depuis sa parcelle ordonnée ce qu'il se passe chez nous... Lui tellement persuadé que nous allons étouffer tous les légumes sous les mauvaises herbes, que ces mauvaises herbes ne sont bonnes qu'à être éradiquées (y dédiant sa vie car elles reviennent toujours, toujours, toujours), ne se posant même pas la question de savoir pourquoi elles poussent là et pas autre part.
Je ne pense pas qu'il ait un caractère à changer d'avis ou de positions mais il est en tous cas obligé de voir que nous avons de beaux légumes, que les choses poussent, que le jardin est sain.

Et nous nous continuons à faire ce que nous pensons bon pour nous et pour la terre, le plus naturellement possible. Tout ça nous amène à l'observation de plus en plus poussée des insectes, des plantes sauvages. Essayer de mieux comprendre ce qui nous entoure, un apprentissage infini qui demande beaucoup d'humilité.


Et notre projet dans tout ça ?
Et bien oui, nous parlions d'épicerie sans déchets, puis nous évoquions l'envie de créer un groupement d'achats pour y vendre nos propres produits en même temps que de promouvoir des produits du coin...
Mais comment s'investir dans un village alors qu'on ne sait pas combien de temps nous allons y rester ? Il faut bien admettre que ces histoire de M.F ne nous promettent pas un avenir radieux et constructif à Louches...

Heureusement pour nous Alex est très épanoui dans son travail en magasin bio et nous vivons tout à fait à notre aise avec ce salaire unique, nous qui n'avons que peu de besoins. 
De quoi avons-nous réellement envie ? Suis-je heureux-se ? Sinon comment y accéder le plus simplement ? Je suis ravie que nous fassions partie de ces gens qui se posent ces questions et mettent tout en œuvre pour avancer dans ce sens. 
Actuellement nous sommes très heureux. Nous vivons à un rythme doux, un rythme que nous avons choisi, nous ne voulons pas être brusqués. Nous vivons une magnifique expérience qui vient bousculer un peu le reste mais qui nous apporte toute satisfaction au présent : nous devenons parents. Nous attendons notre premier enfant qui naitra d'ici le mois de février 2015.
Alors voilà, au présent, nous sommes comblés. Nous nous sommes offerts le droit de vivre cette grossesse pleinement, en mettant tout projet de côté, pour le moment. 
Car après tout si nous sommes totalement heureux, pourquoi vouloir faire plus ? Et si c'était si simple ? On évoluera en temps voulu. 

J'écrivais il y a quelques heures un mail à une amie chère dans lequel je parlais du prix de la liberté. Pour nous actuellement, la plus grande liberté serait de s'acheter un chez-nous sans M.F : un terrain ou une maison. Mais quel prix a cette liberté ? Celui de renier une plus grande liberté encore...
Je m'explique. Si Alex rentre ce soir de son travail, m’annonçant qu'il n'est pas heureux, nous avons cette liberté de tout arrêter : nous n'avons pas de prêt en cours, avons des économies. Et ça pour moi, pour nous, c'est primordial. 
La liberté de pouvoir à tout moment tout changer, de pouvoir à tout moment privilégier le fait d'être heureux. Pour moi c'est ça le but ultime.
Alors on réfléchit à des alternatives : avoir un chez soi qui ne demande pas de s'aliéner à une banque, vivre de manière plus sobre mais finalement plus épanouissante et plus connectée à ce qu'on ressent...
Alexandre pour notre mariage, a fait broder une phrase dans sa veste "ne pas oublier le plus important", phrase qui nous a toujours accompagnée depuis que nous sommes ensemble, et qui là encore trouve tout son sens.



lundi 12 mai 2014

On en remet une Louche(s) !

Et bien et bien, comme nous constatons que notre blog est toujours consulté et suivi, et aussi parce que ça nous fait du bien d'écrire tout ce que l'on traverse pour mieux prendre du recul...
La suite de nos aventures !

Comme nous en avions parlé dernièrement, nous avons suivi un stage intitulé "de l'envie au projet", organisé par l'AFIP à Ambricourt. 3 jours vraiment intenses et très constructifs !
Disons que nous n'avons pas seulement parlé des statuts juridiques ou du budget nécessaire à l'élaboration de notre projet, mais aussi de ce qui nous amène vraiment à vouloir monter CE projet et pas un autre, est-il en accord avec qui nous sommes vraiment...
Pour nous ça a été une vraie occasion de faire le point sur où nous en sommes, car mine de rien nous nous trouvons à un moment de notre vie où de grandes décisions sont prises : où vivre, comment vivre... Nous avions beaucoup d’éléments de réponse, mais tout était très mélangé.
Ce qui nous a sauté aux yeux après cette session c'est surtout que ce projet est à envisager sur du long terme, que la manière la plus saine pour nous de l'appréhender est vraiment de voir chaque chose en son temps : trouver un territoire, s'y intégrer, participer à sa dynamisation.
Et comme par magie, de simplement ressentir qu'on a le temps, tout s'est débloqué.

Tout à coup on a pu envisager une manière de faire toute douce, qui nous enthousiasmait !
Et puis surtout, on a trouvé notre maison !
Nous allons louer une petite fermette rénovée à Louches, village de 1000 habitants entre St Omer et Calais. Nous sommes vraiment très contents de cette perspective : tester un nouveau territoire et voir si on y reste pour de bon !
Emménagement prévu le 15 mai, soit dans quelques jours !
On ressent l'énergie d'un nouveau départ, le début de nouveaux tests dans notre laboratoire... On va avoir une vraie maison, un jardin, un terrain d'expérimentation infini, sans jugement et sans limites.
Et l'idée serait d'y héberger un groupement d'achat dans un premier temps : se mettre en contact avec des producteurs locaux, trouver une quarantaine de foyers intéressés par l'idée d'acheter des produits du coin à prix avantageux, et par ce biais également vendre nos propres produits...
C'est, il nous semble, une bonne manière de se faire connaitre dans le village sans être trop envahissants.

Mais dans un premier temps, on s'installe !
On va avoir besoin d'un tout petit peu de temps pour créer un vrai chez nous propice à tout ce qu'on veut y construire. Et on a déjà hâte hâte hâte : d'aller se présenter à la mairie, de semer nos multiples graines récoltées en voyage, de rencontrer nos voisins, de se sentir à la maison et d'y accueillir du monde.


Alors en attendant on continue tout un tas de choses.
On a redéfini l'image de nos produits : chacun portera désormais un prénom de grand-mère, référence à la qualité des bons produits d'antan, plein de goût et d'amour.
Notre pâte à tartiner, devient La Ginette au chouette goût de noisettes !




Et puis, on a fait du concentré de tomates, du chocolat cru aussi, à partir de fèves de cacao...
Tout ça était fort bon...

On épluche les fèves
On les réduit en poudre grâce à notre super mortier thaïlandais
On mixe
On moule, on démoule et on mange

Dans de grandes recherches pour la déco-récup de notre maison, j'ai aussi tenté, avec succès, de transformer du bois pas très joli, en bois très beau ! Je tenterai bien d'en faire une petite table de salon... On verra ça !

Dans un bocal on fait macérer du marc de café avec du vinaigre blanc et de la paille de fer


Après une nuit on frotte le mélange sur du bois brut. Sur la photo du haut, on voit à gauche le bois de base et à droit le produit fini. Pas mal non ?

Alors voilà pour la suite de nos pérégrinations...
Il y aura très certainement à suivre, des photos et réflexions sur l'aménagement du jardin, sur d'autres idées de déco-récup. Et puis je me suis lancée dans un projet à looong terme de tapis à partir de vêtements recyclés et tressés... Là aussi il y aura des photos...

vendredi 11 avril 2014

Un nouveau rythme

Bon et bien la grande nouvelle de la semaine c'est que moi, Raphaëlle, je me retrouve seule en journée, et ça après 9 mois ensemble non stop c'est un peu dur dur.

Des explications sont de mise !
Quand nous sommes rentrés, peu après avoir découvert que notre budget ne nous permettrait pas d'acheter un terrain ET de bâtir dessus, nous avions continué à réfléchir de plus bel sur ce qu'étaient nos priorités, quels projets nous voulions mettre en avant, etc.
Il en ressortait que nous voulions vraiment construire notre maison, avoir un jardin, mais alors comment s'y prendre ?
Il en ressortait également que nous avions envie de développer notre projet d'épicerie, continuer à tester nos produits.

A un moment on s'est dit que pour avancer, un de nous deux devait trouver un boulot.
Un boulot c'est le sésame pour pouvoir louer une petite maison en attendant de construire la nôtre, et puis à terme c'est aussi une manière de contracter un emprunt pour cette fois ci pouvoir acheter un terrain et bâtir dans la foulée.
On a tous les deux postulés quelque part, ça nous a pris une heure, et puis l'idée était partie comme elle était venue. On avait arrêté d'y penser, on s'est dit que tant pis, on resterait peut-être dans la maison de mes parents à la mer pendant plusieurs mois, qu'on verrait, qu'on pensait à l'épicerie.

Et puis voilà qu'il y a deux semaines, la Biocoop où Alex avait postulé le contacte pour un entretien. On avait complètement oublié, on n'en attendait rien du tout. Et là bizarrement, on a été contents de cette perspective, on s'est imaginés bien vite emménager dans un petit chez nous, et surtout ça relâchait la pression qu'on mettait sur l'épicerie (il faut que ça marche à tout prix, on n'a pas d'autre choix, il faut arriver tous les deux à en vivre, etc.)
Alors voilà, ça a marché et Alex a commencé à temps plein hier. 
On sait qu'on fait ça pour les bonnes raisons, qu'on va reconstruire notre nid, qu'on va se relancer dans notre projet de construction dès que son CDD deviendra un CDI d'ici fin septembre. Et puis il est chargé du côté épicerie : gestion des stocks, conseil clientèle, l'occasion d'apprendre plein de choses pour notre propre projet, hier il est d'ailleurs rentré tout étonné de constater que le sirop de cola se vende si bien !

Moi de mon côté, je cherche une maison à louer (car la biocoop est loin de la mer et nous voici de retour chez mes parents) et je vais développer notre propre projet avec l'envie folle que ça marche pour qu'on puisse en vivre et qu'on retrouve notre rythme à deux tout le temps.
Car oui, il reste un petit bout de moi qui, malgré toutes les bonnes raisons énumérées, se demande si le jeu en vaut la chandelle, si être séparés 35h par semaine pour un maigre salaire vaut le coup, si être séparés vaut le coup tout court dans une vie où le temps est limité. Je me dis aussi que le "nous en voyage" n'aurait pas voulu rentrer dans ces conditions.
Pourtant on réalise bien que vivre sans argent c'est impossible, en tous cas pour l'instant. Le retour on ne le regrette pas, on est heureux d'avoir découvert où nous voulions vivre, maintenant il faut agir en conséquences, faire ce qui est le mieux pour nous, pour s'installer. Alex me dit qu'on joue au jeu de la société, que tant qu'elle fonctionne sur ces bases et valeurs ci, on doit s'y plier. Mais que dès que nous aurons un petit chez nous, vraiment à nous et plus aux banques, on sera plus libres et qu'on pourra continuer nos chouettes promenades et nos confitures. Et puis il est content, l'ambiance est bonne et il apprend des choses.

En tout cas, pour la première fois depuis de nombreux mois, je regarde l'heure et je trouve le temps long, j'ai plein de choses à faire mais notre rythme est bouleversé.

A suivre, les visites de maison qui commencent demain et la semaine prochaine la session de travail pour notre projet d'épicerie sans déchets.
Et au fait, notre moutarde était réussie !

samedi 29 mars 2014

Cogiter, vivre à la mer et faire sa moutarde

Tout est dans le titre. Nous continuons à la fois à planifier notre futur proche et lointain et à se promener et expérimenter tout un tas de petites choses qui nous plaisent follement.

Le rendez-vous que nous avons eu avec l'association AFIP pour se faire accompagner dans le montage de notre épicerie a été vraiment enthousiasmant, nous en sommes ressortis très motivés et nous nous revoyons dans peu de temps pour une session de 3 jours intensifs, pour faire mûrir les idées et rentrer dans le concret.

En attendant, nous avons décidé d'attendre de toucher nos précieuses aides avant de se chercher une jolie maison avec jardin prête à nous acceuillir. Mais c'est là que nous avons beaucoup de chance, les parents de Raph ont une petite maison près de la mer à Hardelot et nous laissent gentiment les clés, c'est donc là que nous avons pris nos nouveaux quartiers et on y est vraiment bien !
On se promène, on repère les endroits où on retournera cueillir des cassis, des argousiers, des mûres... On a même vu une ruche sauvage ! Qu'est ce qu'on savoure encore et toujours, tout ce temps libre que nous avons ensemble à réfléchir, marcher, rigoler et à bricoler !

D'aileurs, il y a une petite semaine, nous nous sommes essayés à fabriquer de la moutarde maison, dans l'idée d'un jour semer, récolter et transformer notre propre moutarde.
Pourquoi faire sa moutarde ? Parce que c'est super simple, super bon, super rapide !
4 ingrédients principaux : graines de moutarde, vinaigre, eau, sel.

Lorsqu'on regarde sur les blogs de gens qui s'essaient à la fabriquer, tous rajoutent un peu d'huile, de la farine, du curcuma, du sucre, du miel, des herbes, mais tout ça nous paraissait beaucoup, surtout si à terme, notre but est d'être totalement indépendants dans notre production.. Et pour une première fois, nous voulions connaître le goût de cette moutarde "pure".

Pour être encore plus indépendants, il faudrait que nous produisions notre propre vinaigre, ce qui imposerait d'avoir des vignes, ou des pommes, ou tout autres fruits en quantité suffisante... Enfin bon, pour commencer, on se contentera d'aller se fournir chez le producteur de vinaigre de cidre du coin, ce n'est pas ça qui manque dans la région... Mais le vinaigre ça suivra ça oui !

Comme il faut un début à tout, la première expérience n'était pas très concluante. Nous avions trempé une petite quantité de graines dans un mélange approximatif de vinaigre et d'eau et puis le lendemain, nous avons voulu les passer dans notre mixeur de compétition.
Problème, notre Robot-coupe tant efficace avec notre pâte à tartiner a eu bien du mal à réduire en pâte ce mélange de graines humides ! Nous pensons que c'est à cause de la trop petite quantité que nous lui avons donné, mais dans tous les cas, les graines deviennent vraiment très visqueuses et ont du mal à passer sous le couteau, même avec un mixeur de plus petite taille, ou il faut s'y prendre à plusieurs fois.
Nous avons tout de même réussi à obtenir quelque chose ressemblant à de la moutarde, mais avec l'obligation d'y ajouter de l'huile pour la consistance. Au goût, nous sommes un peu restés sur notre fin.

Comme nous sommes plutôt persévérants, nous avons pensé qu'une autre méthode serait peut-être plus appropriée pour réaliser la moutarde, plus proche de celle pratiquée traditionnellement : moudre ses graines à sec, puis rajouter ce qu'on appelle le verjus (ici vinaigre + eau), nous avons donc décidé d'investir dans un moulin à graines de pavot !

Et voici notre deuxième essai, qui paraît beaucoup plus concluant, et en texture, et en goût, sans aucun autre ajout que les 4 ingrédients principaux suscités !

Les graines passées avec Jupiter, notre moulin manuel
Et en plus, pas d'électricité, juste de l'huile de coude !

On obtient une pâte grossière un peu huileuse

on prépare notre verjus (60% vinaigre 40% eau)

on ajoute au fur et à mesure le liquide et on mélange !
On a obtenu quelque chose qui se rapproche beaucoup plus d'une texture de moutarde, plutôt fluide tout en restant granuleux car artisanal !

Dans tous les cas, il faudra attendre 48h pour la goûter, car les graines de moutardes fraîchement moulues rendent de l'amertume... On vous dit quoi !

mercredi 19 mars 2014

Balade à la poudrerie d'Esquerdes

Aparté bucolique, maintenant que nous avons acquis notre propre véhicule, prénommé Edgar, un beau Citroën Berlingo bleu chromé, nous avons la chance de visiter les "coins nature" de la région !

Edgar, prince de la cabriole

Premier site d'une série qui s'agrandira peut-être ! Sans grands discours, simplement des images de nos petites trouvailles et découvertes. Il s'agit d'une ancienne poudrerie, située à Esquerdes, dans le 62, le long de la vallée de l'Aa.
L'identification des plantes a été réalisée par des personnes d'un forum que je fréquente souvent : jardins-du-nord.fr qui sont une mine d'or de connaissances en la matière ! Merci à eux.

Clématite des Haies
Sert à faire des cordes et à lier les bottes. Se fume une fois séché !

Fleurs du cornouiller mâle
Produira des petites baies rouges comestibles une fois blettes qui ressemblent à des petites cerisest. On peut en faire d'excellentes confitures !

Renoncule Ficaire
Leurs racines contiennent un puissant calmant, qui peut servir de baume pour apaiser les hémorroïdes. Elles se mangent également cuites ou frites comme des tempura. Sinon tout se mange, même la fleur, mais avec parcimonie.

Lierre Hedera Helix
 Le lierre peut servir de produit vaisselle car il contient de la saponine entre 5 à 8%. (Ca ne tombera pas dans l'oreille de deux sourds.) La plante est aussi purgative (quelle plante ne l'est pas ??)

Mercuriale vivace
Cette plante contient aussi des saponines, mais elle sent mauvais lorsqu'on en froisse les feuilles, donc à voir si elle est utilisable en tant que savon...














dimanche 16 mars 2014

La confiture d'églantine

Hier, confiture improvisée !

En se baladant dans la forêt de Clairmarais-Rihoult, nous sommes tombés nez à nez avec des églantiers dont les baies étaient encore bien rouges ! C'est curieux, car habituellement, à cette période de l'année, nous pensions qu' elles devaient déjà avoir eu le temps d'être gelées puis flétries puis complètement noires et décomposées. Peut-être est-ce dû à l'hiver doux 2014. On les a trouvé bien mûres et bien tendres, prêtes à être cueillies.

Armés de notre sac en tissu, nous avons donc commencé la cueillette dans l'idée de se lancer dans l'aventure de la confiture d'églantine, ou de cynorrhodon. Quand on a goûté une fois, on comprend notre engouement. Nous avons récupéré à peine 800g de baies, et nous en avons tiré deux pots et demi...

Voici les photos de son élaboration !

Enlever les mouches (partie noire du bouton)

Notre modeste récolte !

Recouvrir d'eau et porter à ébullition 15 min

Ajouter par louchées le jus et les baies et passer au moulin (être deux c'est plus facile !)

Obtenir du steak hâché

Obtenir une pâte de concentré de tomates en fait
Passer cette pâte au chinois permet d'éviter de manger les poils

Recuire avec la moitié de sucre ou un peu moins jusqu'à nappage (15 min)

Notre modeste résultat
Le meilleur moment
Et aujourd'hui, cueillette improvisée de violettes odorantes...
On a réussi à en trouver 70g, rien que sur les bords des chemins des coteaux calcaires de Wavrans-sur-l'aa !

Le sachet qui hume bien bon !
Prêt à être infusé !
On va s'essayer au sirop de violette, on vous racontera...