J'avais envie depuis
quelque temps de soumettre de brefs articles sur le blog entre les
'principaux', pour faire part d'une réflexion, d'une pensée, et puis je
me suis dit que la première chose à écrire serait de parler de
qui nous sommes exactement et pourquoi nous faisons ce que nous faisons.
Mais c'est là que l'ivresse bat son
plein, et un petit bain de foule était sûrement nécessaire, reculés que
nous étions.
Tous les deux petits derniers de la famille, nous
avons connu le modèle de notre grande sœur, avec quasiment la même différence d'âge, à savoir 4 ou 5 ans.
qui nous sommes exactement et pourquoi nous faisons ce que nous faisons.
Génération 90
Nous faisons
partie de la génération 90 tous les deux, sans conteste.
Attention,
cela ne veut pas dire que nous sommes nés en 90, non ! Cela veut dire
que nos souvenirs d'enfance et d'adolescence se sont construits pendant
ces années, et que ces années ont certainement déterminées les personnes
que nous sommes devenues aujourd'hui.
Les années 90 ont surtout marqué l'univers musical : Gala, Eiffel
65, DJ d'Agostino, Corona, les Minikeums, la Schtroumpf Party 1, ils ont
assis les bases d'un mouvement artistique sans précédent : La dance.
Le divertissement télévisuel est apparu, plus drôle que jamais :
Les Enfants de la Télé, Les Z'Amours, La Brosse à dent, Patrick
Sébastien et Christine Bravo dans toute leur vigueur.
France 3 Nord-Pas-de-Calais - Picardie
Nous
sommes tous les deux nés sur le même sol argileux : La Grande Picardie ou, Le Grand Nord (selon le chauvinisme régional).
Terre lourde
géologiquement, et terre lourde d'histoire.
Tous les deux nés et élevés à
l'abri des villes en plein boom - où les restaurant chinois et les
premiers kebabs faisaient leur apparition - nous coulions des jours
heureux à la campagne dans nos jardins respectifs, avec pour seule
sortie en ville la fameuse sortie au Centre Commercial (parfois aussi appelé "Cité de L'Europe") : l'expansion
de la ville, sorte de parcs d'attractions d'achats où tout brille, tout
est illuminé, et tout se ressemble.

Le milieu social dans lequel nous avons vécu a donc été déterminant dans nos vies. Ainsi, de nos amis d'enfance, Kévin, Vanessa, Dylan et Allison (entendons classes primaires et collège) nous ne retenons
personne, ou quasi, tous fondus dans la masse du système que nous
remettons en question depuis quelques temps.
Educations parallèles
La chance que nous avons eu est que nous avons reçu la même éducation, avec les mêmes valeurs.
Le
partage, l'honnêteté, l'ouverture aux différences, ne
pas gaspiller, finir son assiette, la valeur et le respect des personnes
et des animaux, ne pas casser ce qu'on te prête, finir ce qu'on a commencé, ne pas voler...

La figure de la grande sœur a aussi
certainement été déterminante dans notre construction personnelle,
mais aussi dans les échanges et anecdotes que nous avons pu partager
une fois que nous nous sommes rencontrés...
Ascenseur social
Nos
parents ont pris l’ascenseur en route souhaitant vite se séparer du
cocon familial, ils ont voulu construire leur famille vite en se mariant
et devenant indépendants.
Plein d'énergie, ils ont mis tous leurs efforts de leur côté pour
nous permettre d'avoir les moyens d'aller à l'école, mais aussi de
pratiquer notre activité extra-scolaire artistique : le théâtre et la
musique.
Pour tous les deux, nos parents se déplaçaient volontiers pour nos
auditions et représentations, fiers de nous voir briller dans nos
domaines !
C'est aussi ce qui nous démarquait des autres
enfants. Les copains que j'avais au conservatoire n'était pas les
copains que j'avais à l'école, et j'étais pour ainsi dire le seul à
l'école à savoir lire la musique et jouer d'un instrument.
Je me sentais donc sensiblement différent.
Nous
nous promettions donc à un avenir brillant, logique du système dans
lequel nos parents nous ont mis au monde : La Croissance Infinie.
Si eux-mêmes, fils et filles d'ouvriers ou d'agriculteurs,
s'étaient démarqués et avaient trouvé un travail, puis avaient grimpé les échelons avec assiduité et détermination, avaient pu s'acheter
un bien immobilier, une voiture, tout ça sans avoir le baccalauréat et
l'accès aux études supérieures, il semblait logique que nous ferions
mieux qu'eux, pour aller plus loin, plus vite et être en sécurité
financière plus longtemps, jusqu'à nos vieux jours.
D'autant plus que nos grandes sœurs ont fait mieux,
elles sont allées jusqu'au bout de leurs études supérieures, se sont
intégrées à une entreprise, et ont réussi à obtenir le statut et le
salaire de cadre que leurs études leur avait promises.
Nos études supérieures à nous !
Nous aussi, nous avons eu la chance de pouvoir faire les études que nous voulions faire.
Raphaëlle, un peu perdue, s'est donnée une année pour réfléchir en
s'inscrivant dans une fac de langue : l'anglais et l'allemand, ça
servira toujours, s'est elle dit !
Et puis elle s'est lancée dans une école d'art : parce que c'est un sujet passionnant.
Quant à moi, j'ai choisi l'audiovisuel et le
multimédia, fourre tout à mi-chemin entre mes deux activités
extra-scolaires : la musique et l'informatique (geek).
C'est en plein dans ces études que nous nous sommes rencontrés, et que nous avons commencé à voyager :
A Oslo, à Berlin, à Tokyo, en Turquie, sur le Danube pendant 1 mois et demi, en Pologne, puis en Grèce.
Tout ça devenait enrichissant, nous voulions mettre les voiles tous les deux vers un pays étranger.
Nous
nous sommes installés à Berlin, où nous avons vécu une année Erasmus en
même temps puis sommes restés encore un an, enfin nous sommes rentrés en France, en manque de chaleur
humaine, d'amis, de fromage, et de toute cette culture de Patrick
Sébastien, Michel Drucker et Christine Bravo dont nous pouvions parler
avec les gens que nous rencontrions.
Berlin a été le point d'ébullition de nos réflexions, tout est venu en même temps :
- Ce que nous mangeons nous empoisonne > on consomme Bio
- Ce qui est bio n'est pas forcément local, et vice et versa > on consomme bio ET local
- L'industrie de la viande est cruelle > on devient végétariens
- le lobbying de l'industrie pharmaceutique et les scandales médicaux ? > On arrête de prendre des médicaments (et on se sensibilise à des manières de faire plus alternatives, plus à l'écoute de son corps en amont)
Puis nous débarquons à Lille et continuons nos réflexions de plus bel :
- Le bio et local, ça existe sous forme d'AMAP !
- La spéculation de l'argent > on change de banque
- L'énergie nucléaire n'est pas propre > on pense à changer de fournisseur d'électricité (mais ne l'avons pas fait, car nous partons trop prochainement)
- L'argent ne sert pas à tout > on découvre les Systèmes d'Echanges Locaux
- Nous devenons écoeurés par la consommation > on arrête d'acheter
- La possession de choses nous empêche d'être libres > On se débarrasse de nos biens
- Des montages de plastiques et d'emballages polluent la planète > Opération 0 déchets
Toutes
ces réflexions ont bâti un code moral et des valeurs auxquelles nous
croyons énormément, et dans lesquelles nous sommes pleinement heureux,
agissons en pleine conscience, et tout ça sereinement.
Ces valeurs sont devenues si fortes que souvent elles facilitent nos prises de décision car nous agissons en leur nom.
La décroissance
Et du coup,
dans l'histoire, nous n'avons pas intégré L'entreprise qui nous
permettrait de 'bien vivre' et d'acquérir notre bien immobilier au plus
vite.
Nous avons même choisi délibérément de ne pas travailler dans notre
branche, celle de nos études, abandonnant toute perspective de
carrière.
Ce que nous voulons, c'est être tous les deux.
Ce qui implique d'avoir des activités séparées, de temps en temps, mais d'être toujours au même endroit, au même moment.
Nous réfléchissons donc toujours à la forme que prendra la vie que nous voulons construire.
Peut être que le voyage répondra partiellement à ces questions .
Ce qui est sûr, c'est que nous allons rencontrer des gens qui
alimenteront toujours notre réflexion, encore et encore...
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