Rechercher dans ce blog

vendredi 11 avril 2014

Un nouveau rythme

Bon et bien la grande nouvelle de la semaine c'est que moi, Raphaëlle, je me retrouve seule en journée, et ça après 9 mois ensemble non stop c'est un peu dur dur.

Des explications sont de mise !
Quand nous sommes rentrés, peu après avoir découvert que notre budget ne nous permettrait pas d'acheter un terrain ET de bâtir dessus, nous avions continué à réfléchir de plus bel sur ce qu'étaient nos priorités, quels projets nous voulions mettre en avant, etc.
Il en ressortait que nous voulions vraiment construire notre maison, avoir un jardin, mais alors comment s'y prendre ?
Il en ressortait également que nous avions envie de développer notre projet d'épicerie, continuer à tester nos produits.

A un moment on s'est dit que pour avancer, un de nous deux devait trouver un boulot.
Un boulot c'est le sésame pour pouvoir louer une petite maison en attendant de construire la nôtre, et puis à terme c'est aussi une manière de contracter un emprunt pour cette fois ci pouvoir acheter un terrain et bâtir dans la foulée.
On a tous les deux postulés quelque part, ça nous a pris une heure, et puis l'idée était partie comme elle était venue. On avait arrêté d'y penser, on s'est dit que tant pis, on resterait peut-être dans la maison de mes parents à la mer pendant plusieurs mois, qu'on verrait, qu'on pensait à l'épicerie.

Et puis voilà qu'il y a deux semaines, la Biocoop où Alex avait postulé le contacte pour un entretien. On avait complètement oublié, on n'en attendait rien du tout. Et là bizarrement, on a été contents de cette perspective, on s'est imaginés bien vite emménager dans un petit chez nous, et surtout ça relâchait la pression qu'on mettait sur l'épicerie (il faut que ça marche à tout prix, on n'a pas d'autre choix, il faut arriver tous les deux à en vivre, etc.)
Alors voilà, ça a marché et Alex a commencé à temps plein hier. 
On sait qu'on fait ça pour les bonnes raisons, qu'on va reconstruire notre nid, qu'on va se relancer dans notre projet de construction dès que son CDD deviendra un CDI d'ici fin septembre. Et puis il est chargé du côté épicerie : gestion des stocks, conseil clientèle, l'occasion d'apprendre plein de choses pour notre propre projet, hier il est d'ailleurs rentré tout étonné de constater que le sirop de cola se vende si bien !

Moi de mon côté, je cherche une maison à louer (car la biocoop est loin de la mer et nous voici de retour chez mes parents) et je vais développer notre propre projet avec l'envie folle que ça marche pour qu'on puisse en vivre et qu'on retrouve notre rythme à deux tout le temps.
Car oui, il reste un petit bout de moi qui, malgré toutes les bonnes raisons énumérées, se demande si le jeu en vaut la chandelle, si être séparés 35h par semaine pour un maigre salaire vaut le coup, si être séparés vaut le coup tout court dans une vie où le temps est limité. Je me dis aussi que le "nous en voyage" n'aurait pas voulu rentrer dans ces conditions.
Pourtant on réalise bien que vivre sans argent c'est impossible, en tous cas pour l'instant. Le retour on ne le regrette pas, on est heureux d'avoir découvert où nous voulions vivre, maintenant il faut agir en conséquences, faire ce qui est le mieux pour nous, pour s'installer. Alex me dit qu'on joue au jeu de la société, que tant qu'elle fonctionne sur ces bases et valeurs ci, on doit s'y plier. Mais que dès que nous aurons un petit chez nous, vraiment à nous et plus aux banques, on sera plus libres et qu'on pourra continuer nos chouettes promenades et nos confitures. Et puis il est content, l'ambiance est bonne et il apprend des choses.

En tout cas, pour la première fois depuis de nombreux mois, je regarde l'heure et je trouve le temps long, j'ai plein de choses à faire mais notre rythme est bouleversé.

A suivre, les visites de maison qui commencent demain et la semaine prochaine la session de travail pour notre projet d'épicerie sans déchets.
Et au fait, notre moutarde était réussie !