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samedi 7 septembre 2013

Derniers jours à la campagne

Pour nos derniers jours à la campagne, nous avons vu la pluie et le rythme de la vie s'y est coordonné. Lecture au coin du feu, écriture, cours de russe avec Michael, séchage des champignons, se sont enchainés avec calme. Car qui dit pluie, dit panneaux solaires qui ne fonctionnent plus ! On a même pu s'éclairer à la lampe à pétrole et à la bougie une fois la nuit tombée.

La seule action a été la virée au village voisin en LADA pour aller chercher de l'eau aux puits, faire le plein de provisions et passer prendre du lait à la ferme. Il ne s'agit là pas exactement d'une ferme mais d'une personne qui s'occupe de récolter le lait de tous les propriétaires de vaches du village, apparemment c'est comme ça que ça fonctionne en Russie.


En parlant de puits, nous réfléchissons maintenant à essayer de trouver sur notre chemin futur, une personne capable de nous expliquer comment en creuser un.








En rentrant, une grande tasse de lait chaud et des biscuits russes pour oublier la pluie, et on reprend le
rythme : cuisine, repos, prendre le temps.
On a même fait des crêpes et de la compote de pommes pour amener un petit goût de France en Russie.
Le soir chacun vaque à ses occupations, avec quelques discussions, ou découverte de la musique russe !




 Michael nous a expliqué le fonctionnement de l'électricité de sa maison où tout est relié en courant continu sur une batterie de voiture, reliée aux panneaux solaires donc. Il a réussi à se créer une maison isolée mais avec le minimum de confort (dont rappelons le, la connexion internet !). Son objectif serait de faire venir ici d'autres personnes pour pouvoir créer un éco-village, organiser des évènements éco-responsables, etc.
Ça donnerait envie, mais on ne pense pas que la Russie soit faite pour nous...
Nous et Michael, en promenade dans la forêt
Pendant 4 jours nous n'avons donc pas pu prendre de douche et ça commençait à devenir une envie pressante lorsque Michael nous a proposé de tester la salle de bain à la russe, c'est à dire une cabane isolée au fond du jardin dans laquelle il met un feu en route, l'eau chauffe au dessus du feu et dégage de la vapeur, la pièce toute en bois devient très chaude et c'est parti pour se laver ! "Il faut prendre le temps dans la Banya" comme le dit Michael, c'est ce qu'on a fait !

Voilà pour nos derniers jours à la campagne, ah oui et on a remangé de la viande aussi ! Du poulet !
Bon évidemment c'est une blague, on a plutôt découvert un champignon qui une fois cuit à la texture et le goût du poulet rôti : le macrolepia, autrement appelé "Zontiki" (parapluie) en russe. A goûter absolument !

On quitte la campagne...
Le début d'une sacrée expédition...

Michael n'avait pas de voiture pour nous ramener à la gare, nous voici donc sous la pluie diluvienne à travers la forêt pour rattraper le village voisin (Lesnikovo) à 5km soit 1h de marche dans ces conditions. Il faut nous imaginer : 2 bossus de rouge vêtus, avec le grand poncho de pluie au-dessus du sac à dos ! A ce stade nos chaussures font flic-floc et des bulles d'eau en sortent quand on marche.

Nous, au départ, encore secs...
De là, il nous faut encore faire du stop pour aller au village suivant (Zolotkovo) à 12km. On s'engage sur la route, pas très fréquentée, en se retournant toutes les minutes pour voir si quelqu'un arrive. Après avoir vu passer une dizaine de voiture, on trouve enfin un gentil couple qui nous amène même directement à la gare ! (non sans quelques incompréhensions linguistiques durant  le trajet, mais le rire est universel !)
Tout s'étant bien combiné, nous voici à la gare avec 2h d'avance ! C'est une gare de village, donc pas de bâtiment mais une petite cahute avec un demi-toit, pour s'abriter. Nous y passerons 2h, à essorer nos chaussettes toutes les 15 minutes et à danser pour se réchauffer ! Mémorable.

Nous montons enfin dans le train, direction Muram. Encore une fois, il s'agit des petites lignes de campagne, et notre montée dans le train fait sensation, tous les yeux sont rivés sur nous déguisés. Alex a en plus fait décidé de se mettre en short, d'après lui ça donne moins froid que le pantalon trempé, tout le monde doit nous prendre pour des allemands perdus en Russie !

L'attente...
A la gare de Muram, nous avons 4h d'attente avant notre train pour Yekaterinburg. Heureusement, c'est une vraie gare chauffée. Nous en profitons pour nous changer et Alex, qui a une paire de chaussures de rechange, va même (en bon mari) m'acheter une paire de bottines en caoutchouc au magasin du coin. Une photo des bottines (total look) à venir prochainement !

On avait acheté nos billets de train en ligne, tout comme pour notre trajet Saint-Pétersbourg/Moscou, on était donc déjà habitués du principe : pas besoin de ticket, on montre notre passeport, ils ont notre nom sur leur registre et on monte dans le train.
Arrivés sur le quai, les portes du train s'ouvrent. De chaque wagon sort une dame (une provodnitsa) qui nettoie les poignées au chiffon, et vérifie les tickets. On sort nos passeports et là la dame nous explique en Russe qu'il nous faut un ticket. Le train a seulement 2 minutes d'arrêt.
On tergiverse, on lui explique avec nos rudiments qu'on a des billets en ligne, elle ne démord pas, elle veut son bout de papier. On la supplie, je me mets même à pleurer pour l'attendrir, rien.
Une de ses collègues lui dit de nous laisser monter, un passager s'en mêle aussi, mais elle remonte dans le train, nous laissant là. Sa collègue nous crie d'aller voir à la caisse de la gare et nous, nous regardons le train s'éloigner sans comprendre, la rage au ventre, et la pluie qui continue de s'abattre sur nous...

A la caisse de la gare évidemment personne ne parle anglais, une queue de plus en plus grande commence à se former derrière nous qui monopolisons la guichetière.
Celle-ci ne met pas la moindre volonté à comprendre notre problème, on lui montre l'écran de notre ordinateur avec notre réservation, elle fait mine de ne pas comprendre. Elle n'est absolument pas aimable, et coupe même son micro pour rigoler avec sa collègue.
On commence à être très énervés par toutes ces personnes qui n'ont aucune notion d'hospitalité et de gentillesse. On se dit que si elles décidaient d'être gentilles, on n'en serait pas là. Notre problème ne réside qu'en l'existence de 2 femmes désagréables. On demande autour de nous si quelqu'un parle anglais, évidemment personne.
Une dame vient quand même nous aider, elle n'a pas la langue mais elle a de la bonne volonté, elle. Elle sort un papier et un crayon et essaye de noter des choses, le prix d'un billet pour Yekaterinburg, les horaires. Plus la peine de compter sur un remboursement, on abdique, on achète de nouveaux billets quasiment le double de ce qu'on avait payé en ligne, notre train part dans 3h.

Nous revoici dans la salle d'attente de cette drôle de gare où tout le monde nous regarde et où chiens et chats se côtoient sans que ça n'étonne personne.
On prend enfin notre train à 21h15, soit après avoir attendu 8h15 dans cette gare.

Un bout de transsibérien
C'est parti pour nos 22h de train. En se couchant, évidemment, on est encore dans cette mauvaise énergie, la Russie nous énerve, à l'instar du petit vieux de la couchette du dessous qui râle parce qu'on est trop long à s'installer et qu'on prend trop de place avec nos sacs.
On se dit qu'on ira peut-être même en Mongolie plus tôt...

Le lendemain matin tout va mieux, c'était surtout d'une bonne nuit de sommeil dont nous avions besoin ! Quand on sort nos biscuits et nos vivres et qu'on en propose à notre petit vieux et aux autres voisins, ils se débrident et nous proposent à leur tour tout ce qu'ils ont ramené. On essaie de communiquer, on se montre nos trajets respectifs sur la carte, et on retrouve le sourire.

Ce qu'il faut savoir quand on prend le transsibérien, c'est que tous les trains et toutes les gares sont à l'heure de Moscou. Notre billet indiquait que nous arrivions à Yekaterinburg à 18h, ce qui en réalité, veut dire que nous arrivions à 20h heure locale, car nous sommes maintenant à 4h de décalage horaire de la France. Ça peut être la source de malentendus, surtout quand on prend les tickets.
Nos billets pour Irkutsk lundi prochain, indiquent par exemple que nous arriverons à 4h du matin, ce qui veut dire que nous arriverons à 9h heure locale...

Les 22h de train sont maintenant passés, et nous venons de nous installer dans une auberge de jeunesse à Yekaterinburg. On avait bien envie d'être un peu tranquilles, de prendre une douche, et d'être un peu tous les deux, c'est donc la première fois en 15 jours de voyage que nous payons pour dormir quelque part.

Comble du luxe : notre linge est en train d'être lavé dans la machine...


6 commentaires:

  1. Ca fait parti du voyage les moments où rien ne va, j'imagine...mais vous êtes forts les cocos...moi j'aurais pleuré bien plutôt!

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  2. Hé les copains, vous faites pas une carte de votre trajet par hasard ? En tout cas, ça donne toujours envie malgré tout.

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    1. Pour tes beaux yeux on vient de repenser le blog !
      On y pensat depuis un moment mais on remettait toujours a plus tard !

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  3. Coucou les enfants !
    Vos aventures m'ont parfois fait rire et j'ai été bien souvent émue. D'entendre vos voix font du bien ! Bon courage à vous ! Vous avez des visages rayonnants !!! GROS BAISERS !
    Maman Sylvie

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  4. J'adore Song for Robert !!
    Poputnogo vetra... youhouuu!

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  5. Maman Sylvie a raison, c'est vrai que vous êtes rayonnants ! Bisous fort !!

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