Ekaterinburg - Irkutsk

Ekaterinburg
Et nous revoici donc en ville, une vraie de vraie, avec beaucoup de centres commerciaux et de la musique dance-stridente, dans les haut-parleurs des rues - quasiment des mégaphones.
Mais l'occasion de faire quelques emplettes avant de continuer le voyage !
Nos quelques heures de train passées nous ont fait remarquer que nous manquions d'une chose essentielle pour affronter le Transsibérien : une écuelle pour s'y faire à manger !

Comme toutes les villes de Russie, Ekaterinburg a :
- sa rue Lénine
- peu de passages piétons
- des passages souterrains qui regorgent de vendeurs en tous genres (montres, briquets, jeux, nourriture pour chien et chat, sous-vêtements, boissons, graines, pain, cigarettes, fruits et légumes, mais attention, chacun sa spécialité !)

Ekburg comme on dit ici

Lui son truc c'est les fruits et légumes

Bien plus costaud qu'un combi volkswagen

Lénine et sa rue

On a trouvé l'ambassade des Tortues Ninja

Un pêcheur égaré

Spéciale dédicace à François, ici on trouve des pringles à l'aneth, évidemment tout est à l'aneth en Russie !

Pour info, 1 euro = 44 roubles...

60h de train
Bien reposés par ce petit arrêt en auberge de jeunesse, nous revoici sur la route !
Une petite question : qu'avez-vous fait ces 3 derniers jours ? Vous vous êtes levés 3 fois le matin, êtes allés travailler certainement, avez passé 3 soirées différentes, peut-être une au ciné ?
Et bien nous ces 3 derniers jours nous avons pris le train !

Lors de nos trajets précédents, nous avions pu remarquer comme les gens sont équipés et préparés pour les voyages en train dans ce pays. A peine arrivés dans le wagon, ils retirent leurs chaussures et mettent des chaussons, changent de vêtement (tout le monde est en pyjama ou en jogging), et surtout, ils ont de quoi manger ! Petites écuelles, soupes instantanées en veux tu en voilà, concombres, pain, chocolats, ils ont de quoi nourrir tout le wagon !

Pas de raisons, on a voulu faire la même chose !
Il faut savoir que dans le Transsibérien, on peut se servir en eau bouillante pour le thé, à volonté, via une bonbonne à l'entrée du wagon. Alex a tout de suite penser à emmener de quoi faire du couscous : semoule, pois chiche, tomates, oignons, épices ! Et nous voilà en train de cuisiner, sous le regard amusé des russes : "la bouche !" disent-ils en riant à grands éclats !

Le train qui nous a amené jusqu' Irkutsk fut de loin le moins luxueux que nous ayons eu depuis le début du périple... Un train sombre, avec revêtement de sièges des années 80, si on peut parler de revêtement ! Quand on monte dans le train, il a déjà fait 27h depuis Moscou, et tout ce beau monde dans un espace confiné ça dégage des odeurs !

En faisant nos lits on remarque quand même une odeur plus forte qu'avant, oh tiens en y regardant de plus près il y a des traces de caca et de pipi sur le matelas d'Alex ! Voilà qui donne le ton !

On se réjouit tout de même car dans les trains plus récents que nous avions eu précédemment, on était réveillés au lever du jour par la compil de l'eurovision russe des années 80 à nos jours (enfin ça y ressemblait en tous cas), et ça durait jusqu'au coucher du soleil ! Ici pas de musique, et c'est tant mieux !

Vient enfin le moment de rencontrer nos voisins de couchette.
Vous voyez la scène dans "Bienvenue chez les Ch'tis" (oui en ce moment on en parle beaucoup !), où ils font semblant d'être des vrais gens du Nord, ils boivent des bières, rotent, jettent les canettes au sol, etc. Et bien on y était !
6 personnes en tout, qui voyagent ensemble, mangent à longueur de temps en faisant des bruits de succion et de déglutition, boivent bière et vodka, regardent des films d'horreur doublés en russe le soir, et surtout, qui ronflent !
Allez il faut bien avouer que c'est ça aussi prendre le Transsibérien, et qu'au moins ça crée des souvenirs amusants !



3 jours donc rythmés par des discussions en russe, le mouvement du train, un guitariste-amuseur de galerie quelques compartiments plus loin, les repas, des batailles navales, des jeux du pendu, les nuits, la lumière qui s'éteint, qui s'allume, déplier et replier sa couchette car nous étions installés l'un en dessous de l'autre, et le lit du bas pouvait se replier en table pour la journée.

Sur le quai ou dans le train, des vendeurs en tous genres se succèdent ! Une chapka en fourrure ? Des gants molletonnés ? Un poisson séché entier ? Un beignet fourré à la pomme de terre ? Un bout de plastique étincelant qu'on vend d'habitude pendant les feux d'artifice ? Ne cherchez plus, prenez le transsibérien !

Aparté plastique
Depuis notre arrivée en Russie nous ne cessons d'être choqués par la consommation de plastique.
En regardant le camion poubelle venir chercher les détritus du train à mi-chemin, plus possible de faire semblant : que de déchets ! Évidemment le tri ici on oublie et tout est sur-emballé c'est déprimant... Le pain est vendu dans un sachet plastique, les biscuits aussi, tout le monde achète des soupes instantanés dans des bols de plastique... Même sur les marchés on emballe les produits dans du plastique, parfois par 2 fois.
Le plastique est automatique. Nous qui essayons de faire le moins de déchets possible, on a énormément de mal dans ce pays et surtout notre conscience écologique est mise à rude épreuve.
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Ce qui est étonnant dans le train, c'est que même après 3 jours en roulant à vive allure, le paysage ne change pas vraiment. Des bouleaux et des pins, à perte de vue, des petites maisons en bois colorées. C'est joli, et typique à souhait, mais c'est tout de même étonnant de ne voir que ça à longueur de journées. En France, en 5h de train tout est déjà très différent !

Nous en avions déjà parlé mais les trains sont tous à l'heure de Moscou et c'est plutôt perturbant. Dans le train on ne savait plus à quelle heure se fier, celle de notre téléphone calée sur Ekaterinburg, celle de Moscou ou celle d'Irkutsk ?
Nous sommes maintenant à 7h de décalage horaire avec la France, c'est là qu'on réalise qu'on commence à être loin. C'est bizarre de se prendre le décalage horaire comme ça par petites tranches dans la figure, et là on commence à accuser le contre-coup...

Arrivée à Irkutsk

A peine arrivés à la gare d'Irkutsk ce matin que nous prenons à pied la direction du consulat de Mongolie pour y faire nos visas. On sait que le tarif le moins cher permet de les avoir en 4 jours ouvrés (et comme ils ne sont pas souvent ouverts, 4 jours ouvrés ça veut plutôt dire une semaine !) alors autant faire ça le plus vite possible !
Voici ce qu'on peut appeler un consulat flexible ! Nous n'avons eu besoin que de la photocopie de notre passeport et d'une photo pour faire notre visa. Ils fournissent le formulaire et même le tube de colle pour y apposer la photo.
Quand la personne réclame notre certificat d'assurance, on lui explique qu'on met plus de temps que prévu pour le recevoir et elle nous dit "pas de problèmes". Pareillement quand elle nous demande le nom de notre hôtel sur place et qu'on répond qu'on ne sait pas encore...
Nous en avons eu pour 1700 roubles chacun + 200 roubles de frais de commission car il faut aller payer directement à la banque et revenir ensuite avec la preuve du paiement, soit environ 42 euros par personne.

Ce faisant, nous rencontrons Alan, un français qui a débuté un tour du monde en moto il y a deux mois.
Il est venu réclamer son visa qui est censé arriver lundi prochain, en insistant un peu et en disant qu'il n'a pas beaucoup d'argent, il arrive à persuader la dame de lui donner demain !
On échange un peu sur nos expériences russes, nos voyages respectifs, et puis on se sépare en se disant qu'on se retrouvera peut-être en Mongolie. Voici son blog.

Nous n'avons pas encore vraiment visité la ville, nous sommes installés dans un petit café restaurant et réfléchissons à notre programme mongol. Nous récupérerons nos visas jeudi matin, en attendant nous irons certainement voir le fameux lac Baikal qui attire tant de touristes dans le coin !

Ce soir nous rencontrons nos nouveaux hôtes pour quelques jours : Maria et Roman.
Ah oui et ce matin en arrivant à la gare, il faisait 9°C...